Les coulées de lave observées en Islande avancent en moyenne à 1 km/h.
Elles pourraient se rapproche de la mer et venir s'y déverser dans les heures et jours à venir.
Une rencontre que les spécialistes appréhendent : elle peut en effet entraîner une génération de gaz toxiques.

La police islandaise a déclaré l'état d'urgence samedi soir après un jaillissement de lave au niveau d'une nouvelle faille volcanique sur la péninsule de Reykjanes. Il s'agit déjà de la quatrième éruption dans cette zone depuis décembre. L'office météorologique local, qui suit avec attention le déroulé des événements, note que la coulée de lave se poursuit vers le sud et le sud-est. La vitesse du front de lave, explique-t-il, est estimée à 1 km/h. Il ajoute que "si l’éruption se poursuit au même rythme, le scénario d’une lave atteignant l’océan doit être envisagé". Un scénario qui n'est théoriquement pas sans risque.

De possibles dégagements gazeux

Si la perspective d'un contact entre les flux de lave et les eaux islandaises est à redouter, c'est en raison d'un phénomène que les chercheurs connaissent bien et nomment la "lava haze" (terme anglophone que l'on pourrait traduire par "brume de lave). Que désigne-t-on par cette expression ? La formation de pluies acides et d'une pollution de l'air liée à la rencontre entre des coulées de lave en fusion et des océans froids.

En pratique, on observe dans ces situations la génération d'un aérosol d'acide chlorhydrique, formant un nuage dangereux qui se compose de petites gouttelettes d'acide chlorhydrique. Une réaction qui intervient puisque l'eau de mer contient du chlorure de sodium, amené à se mélanger avec des poussières de lave. Dans ce nuage, on retrouve également des résidus de verre très nombreux, acérés et pointus, charriés par les panaches de fumée. Leur trajectoire se révèle difficile à appréhender, en raison des fluctuations des vents. 

Les experts mettent par ailleurs en garde contre la formation de pluies acides, dont le pH est compris entre 1,5 et 3,5. Elles s'avèrent très corrosives et doivent, elles aussi, faire l'objet d'une surveillance accrue. Les conséquences pour notre organisme se traduisent essentiellement par des irritations de la peau et des yeux, ainsi que par de potentiels problèmes respiratoires.

Dans les zones soumises à une forte activité volcanique, des outils de contrôle sont régulièrement mis en place afin de prévenir ces risques et d'adopter des mesures de sécurité. C'est notamment le cas aux États-Unis, du côté de l'archipel d'Hawaï. Le phénomène de "lava haze" y est souvent observé, pouvant entraîner des évacuations de populations lorsque les courants des vents conduisent les dégagements gazeux en direction de lieux de vie des habitations.


TD

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